“ Ma vie a été compliquée quand je suis tombée enceinte, je finissais l’école ».
Je me suis donc rendue à l’orphelinat qui accueillait les enfants jusqu’à 7 ans, âge où ils rentre à  l’école.
En la déposant à l’orphelinat, je pensais récupérer mon enfant une fois avoir trouvé un travail.
Jusqu’à ses 3 ans on me laissait voir ma fille régulièrement une fois par semaine, mais ensuite j’ai
rencontré des difficultés pour la voir, et des membres de la familles également.
On me prétextait que ma fille été malade ou que j’arrivais trop tard pour la voir.
Quand mon enfant eut 4 ans, je reçu une lettre de l’orphelinat (avocate?) de Bucarest, me
demandant mon accord pour la confier à l’adoption auprès d’une famille française, alors que je ne
voulais pas spécifiquement la donner en adoption.
Ils ont Ă©tĂ© jusqu’Ă me diagnostiquer un cancer, m’opĂ©rer pour un cancer que je n’avais pas.
Peu de temps après mon opération, je reçu enfin un appel de l’orphelinat, après avoir plusieurs
fois tenté de les appeler, pour revoir ma fille.
L’orphelinat m’annonce Ă cet instant, sur un ton menaçant, que je n’ai que 2 jours pour me dĂ©cider,
pour donner mon accord à l’adoption de ma fille, ils me notifient également que de toute façon
j’Ă©tais malade et donc il serait prĂ©fĂ©rable de la laisser Ă l’adoption. Je me suis rendue Ă l’orphelinat, en ayant en tĂŞte qu’effectivement j’étais malade, j’allais très certainement mourir et que j’aurais du mal Ă m’occuper de ma fille.
Ce calvaire a duré 2 ans j’ai perdu 37 Kg.
Jusqu’au jour, où je me rend chez un médecin, qui me révèle que je ne suis en fait pas atteinte
d’un cancer mais que si je continue ainsi que j’allais tomber pour le coup réellement malade .
Je retourne donc Ă l’orphelinat pour revoir ma fille, oĂą on m’annonce la mort de ma fille. Avec le temps j’ai dĂ» me rendre Ă l’évidence que la vie Ă©tait ainsi faite.
Mais en 2000 mon espoir renaît de revoir un jour ma fille, par l’ouverture des frontières, puis je
me suis fait à l’idée que je ne reverrai plus mon enfant.
Puis un jour, mon ancien responsable de lĂ oĂą je travaillais, qui connaissait tout de mon histoire,
viens vers moi et me demande si j’avais eu d’autre enfants qu’elle, je lui rĂ©ponds que non, il me dit
alors de rester calme, car il allait me faire rencontrer ma fille, que je ne m’inquiète pas pour elle car elle était entourée d’amies,
Il m’a emmenĂ© jusqu’Ă elle, et me dit regarde ta fille est bien lĂ , elle n’est pas morte!
Je n’en croyais pas mes yeux, je l’a pris dans mes bras, échanger durant cette journée.
La journée finit , j’ai fais un gros dodo, le lendemain matin au réveil, je me suis réveillée avec
mon oreiller mouillé de mes larmes, je pensais donc que j’avais rêvé.
Mais ma fille revenait, la barrière de la langue été une condamnation pour moi. J’ai appris à la connaître au fur et à mesure du temps.
Un nouveau chapitre a commencĂ© quand elle m’a prĂ©sentĂ© son mari, et un autre chapitre s’est
écrit ensuite, quand j’ai connu son fils.
Jusqu’à la réalisation du documentaire, j’avais la sensation de rêver les yeux ouverts. Ce n’est
qu’au chapitre de la réalisation du documentaire avec ma fille, que j’ai compris que je ne rêvais
pas et que j’appris à connaître de plus en plus ma fille, mais aussi j’ai pu témoigner de mon histoire ,
tel une libération.
Après ce film documentaire, la vie a repris son fil, ma fille m’a offerte cette possibilité de
rencontrer sa maman adoptive, que je remercie de le lui avoir donner la possibilité de se réaliser
aujourd’hui avec la famille qu’elle s’est créée .
Je tiens à remercier chaleureusement ma fille d’avoir accepté de comprendre mon histoire”
(TĂ©moignage d’Ana, ce texte a Ă©tĂ© retranscris par Roxana lors du colloque International 6 mars 2017)
Merci à S.Sautel de nous avoir permis de traduire ce témoignage en Français