Roms, Tsiganes, Gitans, « gens du voyage »…
De qui parle-t-on ?
Nous sommes nombreux Ă se poser la question des diffĂ©rents noms donnĂ©s Ă la communautĂ© Rom, j’ai voulu ainsi par cet article vous Ă©clairer un peu plus , Ă©tant moi-mĂȘme adoptĂ©e roumaine d’origine tsigane.
 © anaxoR
Je me suis inspirĂ©e de plusieurs ouvrages que jâai pu lire (voir âbibliographieâ), sur ce sujet pour vous Ă©crire cet article.
Dans le langage commun, comme scientifique, ces nouvelles appellations dĂ©signent un ensemble des populations prĂ©sentes en Europe et originaires du Nord de lâInde, qui a lentement migrĂ©Â vers lâEurope occidentale vers le Xe siĂšcle. Leur prĂ©sence est attestĂ©e pour la premiĂšre fois dans lâHexagone en 1419.
Ces populations sont dĂ©finies selon diffĂ©rents groupesâ: Roms, Manouches, YĂ©niches, Gitans et Sintis. En 1971, des membres issus de ces groupes ont choisi le terme gĂ©nĂ©rique de «âRomsâ» pour sâauto-dĂ©finir comme mouvement politique au sein de lâUnion internationale romani. Le choix du terme «âRomâ» sâexplique par la rĂ©fĂ©rence Ă leur langue, le romani, dĂ©rivĂ© du sanskrit, et par le rejet de la connotation pĂ©jorative du terme «âtsiganeâ».
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Le terme de « Rom »
est adoptĂ© par l’Union romani internationale (IRU) lors du premier CongrĂšs international des Roms (Londres, 1971) qui a revendiquĂ© le droit lĂ©gitime de ce peuple Ă ĂȘtre reconnu en tant que tel, et officialisa la dĂ©nomination « Roms ».
Depuis cette date, beaucoup de Roms se dĂ©signent ou sont dĂ©signĂ©s par les noms roms, qui signifient : hommes et femmes mariĂ©s et parents faisant partie d’un groupe de voyageurs, gitans ou tsiganes.
Par opposition à gadjo (masculin), gadji (féminin) et gadjé (masculin pluriel), qui désignent tous les individus étrangers à la population rom, autrui.
Le drapeau de la communauté rom
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Manouches
Qui est proche de manushya, qui signifie « homme », « ĂȘtre humain » en sanskrit et en hindi, et qui vient du romani manouche signifiant aussi « homme ».
Le mot « manouche » est souvent utilisĂ© en français pour dĂ©signer une population qui vit en France et qui a des caractĂ©ristiques communes avec les SintĂ© d’Allemagne.
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Tsiganes ou Tziganes
Ce terme apparaĂźt dans la langue française au dĂ©but du XIXe siĂšcle, probablement par appropriation du mot russe tsigan, lequel pourrait provenir, via l’ancien russe et le bulgare, du mot grec byzantin atsinganos, qui est la prononciation populaire de athinganos : « qui ne touche pas » ou « qui ne veut pas ĂȘtre touchĂ© », littĂ©ralement les « intouchables »
Le terme de « tsigane » est rĂ©apparu en France aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, car il Ă©tait utilisĂ© par les nazis. En dĂ©cembre 2008 des associations se regroupent pour crĂ©er « l’Union française des associations tsiganes », ce qui permet au terme « tsigane » de conserver une lĂ©gitimitĂ© sociologique et politique.
De nos jours, surtout depuis les annĂ©es 2000, on assiste Ă un phĂ©nomĂšne d’Ă©migration de masse des Roms d’Europe de l’Est (Roumanie, Bulgarie, Hongrie et pays de l’ex-Yougoslavie), et plus gĂ©nĂ©ralement de l’ensemble des habitants de ces pays, vers l’Europe de l’Ouest. La plupart des Roms Ă©migrant en France et dans les autres pays occidentaux se livrent Ă la mendicitĂ© et Ă d’autres activitĂ©s peu valorisantes (fouiller les poubelles, laver les pare-brises des voitures) afin de survivre. Certains commettent des actes de dĂ©linquance : vols Ă l’arrachĂ©e, pickpockets dans le mĂ©tro, vols de mĂ©taux tels que le cuivre prĂ©sents sur les voies ferroviaires, trafics, prostitution.
Ces phĂ©nomĂšnes ont portĂ© prĂ©judice Ă la fois Ă la communautĂ© des gens du voyage français et aux citoyens de la Roumanie, qui pour la plupart sont Ă©conomiquement et socialement intĂ©grĂ©s. En effet, les citoyens roumains manifestent leur exaspĂ©ration d’ĂȘtre si frĂ©quemment assimilĂ©s aux mendiants et dĂ©linquants, et rĂ©agissent en soulignant que mĂȘme si le terme Rom est phonĂ©tiquement proche du mot roumain romĂąn (roumain), il n’a aucun lien Ă©tymologique ou sĂ©mantique avec le second : Rom signifie simplement ĂȘtre humain en romani.
Les Roms sont connus pour ĂȘtre d’excellents musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencĂ© le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Bulgarie, Serbie, l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine, Roumanie, RĂ©publique tchĂšque, SlovaquieâŠ), les musiciens tsiganes sont trĂšs recherchĂ©s pour les mariages, funĂ©railles, etc. En Roumanie on les appelle lÄutari, en RĂ©publique tchĂšque et Slovaquie lavutari.
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Gitans
Les Gitans se sont durablement installĂ©s dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique, puis dans les villes du Sud de la France. Originaires des pays germaniques, les Manouches, YĂ©niches et Sintis sont, Ă lâinstar des Roms, plus prĂ©sents dans lâEst de la France et en rĂ©gion parisienne.
Lâensemble de ces appartenances ethniques ne doit pas ĂȘtre confondu avec lâexpression «âgens du voyageâ», laquelle ne constitue quâune catĂ©gorisation administrative. Dâorigines ethniques diverses, les «âgens du voyageâ» sont souvent semi-sĂ©dentaires, leurs dĂ©placements sâeffectuant surtout pour des raisons professionnelles et des fĂȘtes familiales et religieuses. Beaucoup sont des forains ou des commerçants ambulants, qui utilisent les aires dâaccueil dont chaque commune de plus de 5â000 habitants a obligation de disposer depuis la loi Besson de juillet 2000. Une trĂšs large majoritĂ© a la nationalitĂ© française et parle français. En 2002, on recensait 156â000 «âgens du voyageâ» de plus de 16 ans. Une catĂ©gorie qui inclut une part non nĂ©gligeable de Tsiganes, mais aussi tout autre citoyen dont le mode de vie consiste Ă loger en caravane.
© anaxoR
Une longue histoire d’exclusion
DĂšs la fin du Moyen Ăge, les populations tsiganes sâenracinent au sein de nations europĂ©ennes. Souvent qualifiĂ©s de voleurs de poules, de sorciersâŠ, «âleur existence mĂȘme apparaĂźt comme une dissidenceâ», selon le sociologue Jean-Pierre LiĂ©geois, qui dresse la liste des discriminations historiquement subies par les Tsiganes.
En 1682, Louis XIV les condamne aux galĂšres. En 1907, la Chambre des dĂ©putĂ©s français invite Ă dĂ©barrasser le pays des «âincursions des bandes de Romanichelsâ». En Suisse et aux Pays-Bas, des panneaux de bois sont exhibĂ©s Ă lâentrĂ©e des communes. En 1835, 260 hommes, femmes et enfants tsiganes constituent le tableau dâune chasse officielle et privĂ©e organisĂ©e au Danemark.
Les Roms de Valachie et de Moldavie, deux principautĂ©s qui en 1859 sâunissent pour former la Roumanie, ont Ă©galement connu cinq siĂšcles dâesclavage (1). Un esclavage qui constitua une part importante de lâĂ©conomie roumaine jusquâau milieu du XIXe siĂšcle, et qui marque encore profondĂ©ment aujourdâhui la conscience sociale des Roms roumains. J.-P. LiĂ©geois cite aussi les «âpolitiques dâassimilationâ» qui ont pour objectif la disparition des particularismes culturels tsiganes. En 1912, la France instaure le fichage des nomades par un carnet anthropomĂ©trique obligatoire.
Durant la Seconde Guerre mondiale, 90â% des familles tsiganes du territoire du Grand Reich ont disparu dans les camps nazis. Le gouvernement de Vichy procĂ©dera, dĂšs avril 1940, Ă leur internement forcĂ© dans une trentaine de camps en France.
DĂšs 1958, tous les Ătats du bloc communiste avaient promulguĂ© des lois anti-tsiganes et interdit le nomadisme. Et lâextermination pure et simple de cette minoritĂ© fut Ă©galement au cĆur des poliÂtiques publiques.
Aujourdâhui, de lâUkraine Ă lâEspagne, les discriminations nâont rien perdu de leur actualitĂ©. Les minoritĂ©s roms sont victimes des violences les plus criantesâ: avatars de pogroms et vagues de meurtres racistes en Hongrie et Roumanie, Ă©meutes contre l’amĂ©nagement et la scolarisation de Roms en SlovĂ©nie, incendies criminels de campements en Italie, etc. En 2006, le parti politique bulgare Ataka en appelle à «âtransformer les Tsiganes en savonâ» tandis que le parti hongrois Jobbik rĂ©clame ouvertement la «âsolution finaleâ» pour les Roms (2).
NOTES :
(1) Petre Petcut, «âLa valeur des esclaves tsiganes en Valachie (1593-1653)â», Ătudes tsiganes, n° 38, 2009.
(2) FrĂ©dĂ©ric Sarter, «âRoms, une question europĂ©enneâ», Ătudes, n° 4122, 2010.
Une culture rom ?
Le nomadisme nâest en rien une caractĂ©ristique tsigane : 80â% des Tsiganes nâont jamais bougĂ© depuis le XVIe siĂšcle. En fait, le rĂȘve dâun mĂ©tier fixe et dâune maison individuelle est largement gĂ©nĂ©ralisĂ© chez les Roms migrants, rĂ©fugiĂ©s Ă©conomiques ou de guerre. Les camps de fortune quâils Ă©tablissent aux abords de nos villes constituent, non pas des camps de nomades, mais «âune transplantation du mahalla româ», quartier pĂ©riphĂ©rique rom de Roumanie ou dâailleurs. Les Roms ont en outre un sens sublimĂ© de la famille, en particulier lâamour et la protection des enfants. Leurs traditions culturelles, proches de celles de tous les Tsiganes, restent dominĂ©es par les valeurs dâhonneur masculin et de pudeur fĂ©minine (les femmes doivent rester vierges avant le mariage). Il existe chez les Roms une frontiĂšre identitaire marquĂ©e entre un «ânousâ» communautaire â considĂ©rĂ© comme pur â et le monde des GadjĂ©s (non-Roms) â impur.
Les Roms de Roumanie, en effet, ne se reconnaissent pas en «âminoritĂ© ethnique nationaleâ», mais se dĂ©finissent en rĂ©fĂ©rence Ă une ville ou une rĂ©gion dâorigine, elle-mĂȘme porteuse dâune identitĂ© locale particuliĂšre. DâoĂč la multitude des communautĂ©s roms roumaines encore aujourdâhui, qui, des «âMontreurs dâoursâ» aux «âChaudronniersâ» en passant par les «âTsiganes au foyerâ», rendrait rĂ©ductrice toute unification culturelle Ă une Ă©chelle autre que locale (1).
De façon globale, les Tsiganes ont gĂ©nĂ©ralement adoptĂ© la religion, la langue et nombre de traits culturels dominants du pays oĂč ils se sont durablement installĂ©sâ: en France, ils sont surtout catholiques ou, de plus en plus, protestants pentecĂŽtistes. Le profil culturel et religieux des Roms de Roumanie et de Bulgarie reste assez proche de celui de leur modĂšle nationalâ: 82â% des Roms roumains sont orthodoxes, comme 86â% de la population de ce pays.
NOTE :
(1) Martin Olivera, «âIntroduction aux formes et raisons de la diversitĂ© rom roumaineâ», Ătudes tsiganes, n° 38, 2009.
Quelle situation sociale en France ?
Depuis la suppression des visas en Europe, les Roms migrent vers lâOuest de lâEurope le plus souvent en famille. En France, ils sont rapidement contraints dâorganiser leur habitat dans des squats regroupant jusquâĂ quelques dizaines de personnes, ou en bidonvilles. Ces sites peuvent compter entre 50 et 300 personnes. Lorsquâils sont occupĂ©s par des personnes originaires dâune mĂȘme rĂ©gion, les relations internes peuvent alors ĂȘtre proches de celles des quartiers et villages dâorigine.
Les regroupements collectifs sont un moyen de parer partiellement aux attaques et rackets, parfois trĂšs violents, venus dâautres bandes roms. InsalubritĂ©, insĂ©curitĂ©â: dans ces campements surviennent incendies accidentels oĂč pĂ©rissent des enfants, Ă©pidĂ©mies de tuberculose, saturnisme (la mortalitĂ© nĂ©onatale est neuf fois supĂ©rieure Ă la moyenne nationale). Ă ces conditions viennent sâajouter les expulsions rĂ©pĂ©tĂ©es (de la part des propriĂ©taires des lieux, ou des municipalitĂ©s ou prĂ©fets).
De quoi alors ces populations vivent-ellesâ? De la mendicitĂ© le plus frĂ©quemment. Certains procĂšdent Ă la collecte de mĂ©taux pour les centres de recyclage, Ă la vente de fleurs et de journaux pour sans-abri, Ă la pratique de la musique⊠Dâautres recourent au vol ou Ă la prostitution⊠Autant de comportements qui sâexpliquent par lâabsence dâaccĂšs aux droits de ces populations, mais ne vont pas sans augmenter la mĂ©fiance collective Ă leur encontre.
Du rejet Ă la discrimination positive
AprĂšs lâĂglise catholique et lâONU, le Parlement europĂ©en a condamnĂ© la politique française envers les Roms. Si Paris clame le caractĂšre lĂ©gal des reconduites massives aux frontiĂšres de Bulgares et Roumains sans titre de sĂ©jour, Strasbourg rĂ©torque que les expulsions de ressortissants communautaires doivent sâappliquer de façon exclusivement individuelle, et en aucun cas Ă un groupe national ou ethnique.
Dâautres pays dâEurope de lâOuest expulsent, parfois de façon massive, comme en Allemagne, mais de façon plus discrĂšte. Les populations visĂ©es sont par ailleurs des Roms non communautairesâ: des Kosovars en Allemagne, en Suisse et en Irlande du Nordâ; des Serbes et des MacĂ©doniens en SuĂšde, en Autriche et en Belgique.
Dâautres pays ont prĂ©fĂ©rĂ© la voie de lâintĂ©gration, comme lâEspagne, qui accueille de nombreux Roms de Roumanie, ou la Turquie qui, en mars 2010, a lancĂ© un programme de discrimination positive envers ses minoritĂ©s roms, avec au programme la gratuitĂ© du transport scolaire, lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation et au logement. Des initiatives encouragĂ©es par la Commission europĂ©enne qui, suite aux Ă©meutes anti-roms en Italie en 2008, a reconnu lâurgence de la situation rom en Europe.
Quatre axes prioritaires ont alors Ă©tĂ© identifiĂ©sâ: lâĂ©ducation, lâemploi, la santĂ© et lâhabitat. Les fonds structurels de lâUnion europĂ©enne furent mobilisĂ©s pour amĂ©liorer leur accĂšs Ă lâĂ©ducation, au microcrĂ©dit ou encore pour sensibiliser les Ătats aux discriminations subies. En avril 2010, la Commission europĂ©enne a pris acte de «âprogrĂšs significatifsâ» au niveau de la prise de conscience des Ătats, mais admet que la «âsituation concrĂšteâ» des Roms nâa pour sa part guĂšre Ă©voluĂ© (2).
NOTES :
Geraldina Colotti, «âUn vent mauvais souffle en Italieâ», Le Monde diplomatique, juillet 2008.
(2) Commission europĂ©enne, «âLâintĂ©gration sociale et Ă©conomique des Roms en Europeâ», Bruxelles, 7 avril 2010,
Enfin pour conclure, depuis ces ouvrages et diffĂ©rents documents, que j’ai pu consulter,  jâai Ă prĂ©sent un autre point de vue sur la communautĂ© Rom, je comprends ainsi mieux leurs conditions de vie et leur quotidien.
Mais de lĂ , Ă me dire, que je me sens Rrom, serait faux. Je suis « dans le flou » Ă propos de la quĂȘte des mes origines et n’arrive pas totalement Ă dĂ©terminer qui je suis encore, d’oĂč je viens rĂ©ellement, comme beaucoup d’entre nous en gĂ©nĂ©ral, car ces questions sont communes Ă tous, au delĂ du fait d’avoir Ă©tĂ© abandonnĂ©Â ou adoptĂ©.
Parceque je renais tout juste d’un long pĂ©riple entre la redĂ©couverte de la Roumanie, mon pays de naissance avec ses orphelinats, et de ce pays qu’est la France, mon pays d’adoption oĂč je m’intĂšgre au fil du temps.
Une chose est sĂ»r et que j’ai acceptĂ©, c’est la fiertĂ© d’avoir deux cultures : franco-roumaine.
MERCI , MULTUMESC Â le destin !
Bibliographie (non exhaustive)
- Henriette Asséo, Gallimard, 1994.
- Jean-Pierre Liégeois, La Découverte, 2009.
- Christophe Robert, Broché, 2007.
- Commission nationale consultative des Droits de lâhomme, 2008.
- Emmanuel Filhol et Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009.
Liens
Site « la Voix des Roms » qui explique trĂšs bien les catĂ©gories de rom, d’autant plus expliquĂ© par la communautĂ© elle-mĂȘme (MERCI Ă eux !) : http://rroms.blogspot.fr/p/qui-sont-les-rroms.html
Site des DĂ©phĂšches Tsiganes : http://www.depechestsiganes.fr/
Site : oĂč figure notamment  un exemple de carnet anthropomĂ©trique http://camp-montreuil-bellay.eklablog.com/historique-du-camp-1940-1946-c500396