« Durant mon enfance, j’ai toujours souhaitĂ© obtenir au moins une photo de mes parents ».

Partage de mon expérience de retrouvaille avec ma famille biologique

Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Adrian, j’ai 24 ans et je réside à Toulouse depuis 3 ans. Je partage ma vie depuis 2 ans avec ma copine Juliette. Je suis arrivé en France en 1999, à l’âge de 3 ans et 8 mois. Mes parents adoptifs (Thierry et Anne-Marie) de profession agriculteurs m’ont accueilli en Aveyron, proche de Villefranche de Rouergue. J’ai eu le bonheur de grandir entouré d’animaux de la ferme dans une belle campagne Aveyronnaise. Il était agréable de grandir auprès de mes parents qui travaillent sur le même lieu de vie.

Je suis passionné par l’électricité, j’ai effectué mes études et j’ai débuté ma vie professionnelle en tant que technicien sur le réseau électrique. Cela fait 3 ans que je travaille. L’électricité est une énergie vitale de nos jours, qui me fascine au quotidien, mélangeant les nouvelles technologies. Je suis née le 24 août 1995, dans la ville de Huşi, au nord-est de la Roumanie, proche de la frontière Moldave. J’ai été placé en orphelinat à la ville de Bacau peu de temps après ma venue au monde. En effet, dès ma naissance un bec de lièvre a dû être opéré (déformation nasale et de la lèvre supérieure). J’ai subi de nombreuses opérations durant mon enfance, qui amènent à un très bon résultat aujourd’hui. Ces opérations ont forgé mon mental et m’ont donné du courage pour les évènements à accomplir   de la vie quotidienne.

J’ai grandi avec la conviction que mes parents n’ont pas eu les moyens de s’occuper de moi concernant les opérations. Ma cicatrice me gênait plus que l’idée d’être adopté. L’adolescence n’est pas un âge facile, avec les questions de curiosité sur le physique des autres. Puis j’ai appris à éliminer mon complexe en citant que je suis seulement tombé à vélo. Aujourd’hui, j’affirme ma cicatrice et la barbe camoufle également ceci. Pour résumer, conjuguer complexe physique et destin atypique m’ont rendu plus fort.

 L’Adoption a été réussie grâce à l’oeuvre d’adoption « Rayon de soleil et de l’enfant étranger ». Cet organisme a été d’une aide précieuse pour mes parents durant le processus d’adoption. Cependant l’attente a été longue de 4 ans pour m’avoir. Ils ont difficilement vécu la situation. Thierry et Anne-Marie font parties de l’association EFA ( Enfance et Famille d’Adoption). Grâce à l’association, ils ont rencontrés d’autres parents et ont partagés leurs sentiments, leurs expériences dans les démarches d’adoption ainsi que leurs soutient. Arrivé en France, j’ai montré à mes parents une certaine rébellion. Je me suis facilement intégré à l’école et l’apprentissage du français a été facile grâce à l’orthophoniste.J’ai toujours bien vécu mon adoption, ceci me plaisait de raconter mon origine roumaine. La référence avec l’ancien groupe de musique O-zone était très comique. Mes parents adoptifs m’ont dès le début raconté mes origines, annonce que j’ai accepté et compris, malgré mes nombreuses questions à leurs demander.

Concernent mon dossier d’adoption, toutes les informations étaient écrites, j’ai toujours connu les noms de mes parents roumains ainsi que leur lieu de vie. Durant mon enfance, j’ai toujours souhaité obtenir au moins une photo de mes parents.

En 2018, j’ai décidé de voyager en effectuant un road trip de 15 jours du côté est de la Roumanie. Projet soutenue par ma famille ainsi que mes amis proches. Je préparais depuis 1 ans à l’avance mon projet avec mon petit frère. Marian, a 20 ans, mon frère est lui-même adopté, originaire de la ville de Targoviste. Nous sommes frère de cœur par adoption (non issue de la même famille biologique), nos parents ont eu la chance d’adopter 2 enfants roumains. J’entretien une relation très soudée avec Marian. Notre but principal, était de voyager, découvrir notre culture roumaine. Puis nous voulions découvrir nos villes d’origine. Mon état d’esprit se tenait à deux options. Soit je trouvais des informations sur place et j’allais plus loin dans ma démarche. Soit le cas inverse, je ne poursuivais pas mes recherches, en gardant la fierté d’avoir été sur mes lieux d’origine.

Je n’ai pas souhaité d’aide pour la recherche des origines, j’ai attendu le temps qu’il me fallait pour être prêt, et me lancer sur ce projet.

@adrian Ville de Sulina au bord du Delta du danub

@adrian Ville de Sulina au bord du Delta du danube

Mon point de vue sur la Roumanie est que ce pays vaut le coup de visiter les paysages et les monuments historiques. Les campagnes semblent être figées dans le temps, le delta du Danube est une belle réserve naturelle auquel l’on se laisse naviguer jusqu’à la mer noire.

Bucarest quant à elle, capitale du pays semble encore se rénover suite à la suite de la chute de la dictature. Le départ de notre road trip se faisait à Bucarest, puis le voyage continuait vers Targoviste-Bran-Piatra Neampt-Iasi-Husi-Tulcea-Sulina-Constanta pour revenir à Bucarest. Les rencontres amicales ont été chaleureuses, les anciens parlent seulement le roumain, les plus jeunes parlent l’anglais. Cela était plus simple de dialoguer en anglais.

Mon destin a fait que j’ai retrouvé ma famille génétique un beau 4 août 2018 Une seule personne bouleverse votre existence, une seule seconde et vous découvrez vos origines…. Ce sentiment nouveau, cette joie, des questionnements qui trouvent leurs réponses, des visages sur des personnes. Cette peur du nouveau, un nouveau monde inconnu était possible à découvrir ! Cette sensation vaut la peine d’être vécu ! Je l’ai partagé avec mon frère, riche moment d’émotion, moment inoubliables. J’ai notamment eu besoin de partager à mes proches les informations au cour de mon voyage. Pour détailler, le matin de ce 4 août, nous nous sommes allés dans ma ville natale Huşi, j’ai tenté d’aller à la Mairie, manque de chance c’était un dimanche donc elle était fermée. Face à la mairie se trouvait l’hôpital et nous nous sommes présentés à l’entrée extérieure. Nous avons été reçus par deux gardiens de sécurité, ils parlaient seulement le roumain (dialogue difficile malgré mon aide de Google traduction). Pour être crédible dans mes recherches des origines, je portais sur moi une photocopie d’un passeport sur lequel était mentionné les noms de mes parents ainsi que mon prénom roumain. Le bel hasard a fait, un de ces deux gardiens m’annonce connaître mon père, et avoir son numéro de téléphone !! puis tout est parti de ce moment précieux. Avec mon accord, ce gardien contacte mon père, et je pars le rejoindre à l’entrée du prochain village.  J’ai rencontré plusieurs membres de la famille, dans un premier temps : ma grand-mère paternelle, mon père, deux tantes et deux oncles qui vivent en Italie. Ce premier évènement s’est déroulé à Stanilesti, proche de Huşi. Nous avons passés plusieurs heures à échanger autour d’un repas. La discussion était difficile entre le Français, anglais, roumain et italien ! le réseau internet passait mal en campagne donc la traduction était lente.  J’ai eu le bonheur d’apprendre, l’existence d’une grande sœur qui 2 ans de plus de moi. Mon père m’annonce que ma mère est partie vivre ailleurs, suite à des histoires complexes entre eux deux.

@adrian 1ere Retrouvaille à Stanilesti, mon père se situe entre Marian et moi.

@adrian 1ere Retrouvaille à Stanilesti, mon père se situe entre Marian et moi.

Grâce au réseau social, je n’ai pas hésité à contacter ma sœur. Bonne nouvelle, elle parle l’anglais, la compréhension était nettement meilleure ! Une fois les présentations faites par message, second hasard faisait que ma sœur se trouvait sur la route de notre road trip. Elle travaillait à la station balnéaire de Costinesti, et j’avais prévus de visiter Constanta. Ma mère a été prévenue par ma sœur de mon existence et elle nous a aussitôt rejoins. Cette seconde belle rencontre familiale s’est déroulée le 6 août. Les évènements se sont succédés rapidement. J’avais l’impression d’avoir toujours connus ma sœur, une belle complicité s’est créé rapidement. C’était différent avec ma mère, la barrière de la langue nous gênait pour discuter, ma sœur faisait les traductions anglais/roumain. De nombreuses questions ont trouvés leurs réponses grâce à ma sœur, j’y voyais plus clair à présent.

De retour de ce beau voyage, j’ai gardé contact avec tous les membres de la famille via les réseaux sociaux. 1 an après, nous avons organisés en août 2019 une seconde retrouvaille. Cette fois ci, en France. Ma mère, ma sœur et son copain sont venus passer deux semaines de vacances pour découvrir la région Occitanie.Aujourd’hui, j’ai souhaité prendre un peu mes distances pour des raisons personnelles et des complications familiales roumaines. Je n’ai pas encore projeté un 3eme retrouvaille.Depuis mon projet réussi, j’ai gagné en confiance en moi, développer mon esprit aventurier. J’ai éliminé un poids de mon esprit et je peux continuer à aller de l’avant. Pour résumer, ma boucle est bouclée !

@adrian A Toulouse accompagné de ma soeur et ma mère.

J’ai découvert l’association AFOR via internet en 2017. J’échange beaucoup avec Marion, c’est une chance de pouvoir se rencontrer facilement sur Toulouse. Après avoir lu un récent témoignage sur le site AFOR, la motivation est venue à mon tour de vous raconter mon aventure. Mon futur projet sera celui d’effectuer un témoignage du point de vue de ma mère et sœur biologique, elles sont d’accord pour rencontrer des personnes membres de l’association et pouvoir s’exprimer. Je remercie entièrement mes parents adoptifs pour leurs soutiens dans ce projet. Remerciement également à mes amis qui sont à l’écoute depuis de nombreuses années.

 

Mon conseil, nous avons une seule vie pour être curieux, ne pas hésiter à se lancer dans l’aventure, bien se préparer avant tout et laisser faire la magie du destin ! Partagez à votre tour votre aventure !

« Sourire à la vie, un art de vivre » « Hakunamata »

 

 

TĂ©moignage de mes parents adoptifs

 L’adoption s’est faite grâce au Rayon De l’Enfant Etranger. Pour accueillir Adrian, nous avons attendu 4 difficile années. Lors de l’arrivée de notre garçon il y a eu un très bon accueil de son nouvel entourage familial.  Durant les premiers temps de son arrivée, nous avons ressentis des difficultés avec notre enfant. Mais elles n’avaient pas de lien avec son passé en Roumanie. Il fallait qu’il s’adapte à nous et que nous, s’adaptons à lui.

Durant ce début de période, nous avons gardé le soutien auprès de notre association. Au cours des différentes étapes de sa vie, tout s’est bien passé dans son adaptation scolaire et sociable. Il débordait d’énergie à revendre et de bonne humeur. Nous entretenons un lien très fort avec notre fils. Nous lui avons appris son adoption dès le premier jour et nous l’avons accompagné tout le long. Dans son dossier d’adoption il y avaient des informations concernant sa famille biologique (noms, prénoms des parents, leur lieu de vie).

Adrian a toujours été curieux sur son histoire, son pays, chose entièrement naturelle. Il a effectivement communiqué avec nous son désir de voyage et de recherche des origines.

Sachant que Adrian était prêt, nous l’avons encouragé et accompagné dans sa recherche des origines et dans sa préparation de son voyage en Roumanie. Nous n’avons pas ressenti le besoin d’échanger avec un professionnel sur le sujet. Tout le monde était prêt. Nous sommes fiers, son projet a abouti et correspond à ses attentes. Ce sont de belles retrouvailles qu’il nous a communiqué et nous sommes très heureux. Aujourd’hui, les liens avec mon fils n’ont absolument pas changé. Pour ce retour d’expérience, ce que je peux dire, c’est qu’il faut être le plus clair possible et le plus attentif aux désirs des enfants. Il est nécessaire d’être présent avec eux pour bien accompagner nos enfants.

Anne-marie et Thierry

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